Mets de New York : interdiction de s'enflammer

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Sébastien Tabary

Publié le 30 novembre 2021 à 16h15

Les Mets de New York se sont accaparé les gros titres des médias ces dernières 48 heures en ajoutant à leur effectif des joueurs de différents calibres : Starling Marte, Mark Canha, Eduardo Escobar et tout dernièrement nul autre que Max Scherzer. Le carnet de chèques est en feu du côté de Billy Eppler.

Certes, tout cela fait du bruit, beaucoup de bruit. Côté partisans, on ne peut que se ravir de l’arrivée de joueurs comme Max Scherzer. Imaginez : Jacob deGrom et Scherzer dans la même rotation. Wow! Les médias en rajoutent une couche. On fait déjà des Mets les favoris pour remporter la division, voire plus encore. Le hype est pogné solide dans le Queens. Du calme, du calme.

Moi je dis : gardons les pieds sur terre!

Usuelle enflammade hivernale

Chaque saison morte apporte son lot de surprises et de rumeurs où toutes les équipes y passent. Les Mets n’y échappent pas, c’est le jeu. Au final, pour gagner au baseball, ça prend souvent bien plus que quelques noms en plus dans votre effectif. Je ne suis vraiment un partisan de la stratégie du « all-in ». Bien plus traditionaliste que cela, je reste persuadé que pour s’imposer au baseball, il faut y aller avec le développement et la patience comme l’ont fait les Royals en 2015, les Cubs en 2016, les Astros en 2017 et les Braves en 2021. Ajoutez à cela un joueur confirmé par-ci par-là et vous aurez « peut-être » la recette du succès. Les réussites de ces équipes ont résulté d’un travail mis en place quelques années auparavant. À ce petit jeu-là, les Mets semblent moins patients que les autres.

Non, les Mets ne font pas peur, pas plus que l’an passé, où ils avaient beau avoir ajouté Francisco Lindor, Carlos Carrasco, Brad Hand et Javier Baez à leur effectif et ont pourtant fini avec une triste fiche de 77 victoires contre 85 défaites.

Les Mets et les Padres sont dans le même bateau. L’hiver passé, tout le monde n’en avait que pour ces deux équipes. Au final, l’une a terminé à 11.5 matchs de la première place dans sa division et l’autre à 28 matchs. Les Rangers du Texas? Cette équipe frôlera à peine le .500 en 2022, j’en mets ma main à couper.

J’ai une autre opinion sur les Mariners de Seattle, bien plus crédibles à mes yeux avec un joli effectif de jeunes joueurs et de vétérans que je trouve un peu plus réfléchi.

https://twitter.com/WE_ARE_MET_FANS/status/1465373135226740749?s=20

Ça prend plus qu’un chéquier

Pourquoi faire des Mets les favoris? Parce que Mark Canha et son .244 de moyenne au bâton en carrière, sa polyvalence et ses 27 hit by pitch en 2021 débarquent en ville? Non.

Eduardo Escobar? Coin toss.

Starling Marte? Un bon joueur, mais loin d’être un game changer.

Ah oui, Max Scherzer? C’est sûr que Scherzer sur un monticule, c’est solide. Le lanceur a une solide carrière derrière lui et n’a plus rien à prouver. Avec 190 victoires et plus de 3000 retraits au bâton sur son CV (3020), Scherzer est le lanceur que toute équipe un peu ambitieuse aimerait avoir dans sa rotation. Mais Max va bien avoir 38 ans et il ne lance qu’aux cinq jours. Si l’on compte 30 départs dans la saison (et sûrement pas 30 victoires), est-ce assez pour faire des Mets une tout autre équipe que celle de 2021?

https://twitter.com/MLBONFOX/status/1465406995620528130?s=20

Souvenez-vous aussi que Scherzer a terminé la saison dernière avec un bras mort (« fatigué », je dirais) et a été incapable d’en faire plus que cela lors des matchs qui comptaient le plus pour les Dodgers. Le corps, les muscles et les ligaments vieillissants de Max pourraient de nouveau lui jouer des tours au mois d’octobre, voire avant. Dans le cas où il tiendrait le coup, et comme je disais plus tôt, il ne lance qu’un match sur cinq.

43.3 millions de $ par an, ça fait beaucoup, non?

Non, le baseball n’est pas si facile que ça. Soyez prudents, chers partisans des Mets de New York. Contrôlez vos émotions.

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